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Outil de versionnement des données géographiques à code source ouvert pour des environnements multi-contributeurs (partie 2)

This article is also available in English.

Cet article est la 2e partie de l’outil de versionnement des données géographiques à code source ouvert pour des environnements multi-contributeurs et il s’agit d’une entrevue de certains acteurs impliqués dans le développement.

A- Entrevue avec Dami Sonoiki, chef du département de géomatique et Samuel Aiyeoribe, Architecte Senior en géomatique d’eHealth Africa à Kano au Nigéria.

1- Dans quels projets et processus de production de données au sein d’eHealth Africa cet outil libre et ouvert est utilisé dans votre département ?

Un de nos plus grands projets de production de données est la base de données géomatique pour la programme national contre la polio au Nigéria. Ces données sont utilisées pour appuyer les campagnes de vaccination contre la polio et les bases de données pour ces campagnes se doivent d’être supportées par des données géographiques à jour afin de maximiser la couverture géographique des rondes de vaccinations sur le terrain.

ehealth_africa_polioCes campagnes requièrent l’envoi de plusieurs employés dans une multitude de localisations géographiques du Nigéria et ainsi, les outils de géomatique servent à planifier leur déplacement et évaluer avec des géostatistiques la couverture des campagnes par secteur géographique. L’extension de versionnement de QGIS est également utilisée pour faire la gestion des données géomatique que nous faisons dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest que le Nigéria dans lesquels eHA est présent sur le terrain (ex. région affectée par l’Ebola, etc.). Cet outil permet donc de simplifier le processus de production, de nous rendre plus efficace et d’assurer l’intégrité requise des données.

Enfin, nous utilisons aussi l’extension de versionnement pour gérer la production de la base de données nationale des établissements de santé au Nigéria.

2- Que voyez-vous comme nouveaux développements prometteurs pour cette extension de versionnement de QGIS ?

Il serait bien d’avoir le filtre spatial lors de l’extraction (checkout) vers une copie de travail de PostGIS, car actuellement cela n’est possible que pour les copies de travail en format SpatiaLite.

QGis_LogoUn autre ajout intéressant serait d’implanter l’extraction (checkout) d’une copie locale vers une instance PostgreSQL/PostGIS autre que la base de données centrale. Actuellement, il est impossible de créer des copies de travail en format PostgreSQL/PostGIS en mode déconnecté, car elles sont toujours attachées à l’instance de la base de données centrale. Cela permettrait de tirer profit des nombreuses fonctions géographiques plus puissantes présentes dans PostGIS par rapport à SpatiaLite.

3- Pourquoi eHA a décidé d’utiliser et de développer au sein de logiciels gratuits, libres et ouverts dans certains de vos projets de géomatique ?

À travers nos récentes années de croissances de nos divers programmes de santé publique avec plusieurs partenaires, nous avons pu développer une offre de support et de transfert technologique orientée vers les agences gouvernementales en Afrique de l’Ouest. De ce fait, une considération que nous devons avoir pour assurer une pérennité des services, c’est le coût récurrent de licence de logiciels propriétaires pour ce genre d’organisation. Les outils provenant de la communauté du libre nous donnent donc des options diminuant les coûts pour ces organisations et ce, tout en conservant les mêmes fonctionnalités répondant au besoin initial.

Comme toute plateforme ou technologie, il ne faut pas nier que les logiciels gratuits, libres et ouverts ont eux aussi leurs défis, comme le besoin d’avoir un support rapide en cas de problème ou projet de développement. Ces défis peuvent être aujourd’hui atténués par la présence d’organisations qui oeuvrent sur plusieurs continents comme Boundless, Oslandia et autres entreprises du genre. Il faut voir ces défis comme des opportunités pour des organisations comme eHealth Africa, parce que le financement économisé sur les licences est dirigé vers la formation des employés. Les employés sont maintenant mieux outillés et formés pour pallier aux défis que posent les logiciels gratuits, libres et ouverts en géomatique. Récemment, les quelques vingt employés de notre département de géomatique ont reçu une formation complète d’une organisation basée au Royaume-Uni sur les extensions Boundless dans QGIS, QGIS, PostgreSQL/PostGIS et Geoserver.

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4- Pourquoi eHA a décidé d’utiliser et de contribuer à la plateforme communautaire de données ouvertes OpenStreetMap ?

Lors du déploiement initial et de la mise à jour de la base de données géomatique du projet de lutte contre la polio, nous avons découvert qu’une grande proportion du volume de données produit par eHA pouvait être utilisée par d’autres organisations, comme des ONG, des agences gouvernementales et le public en général. Nous avons donc réfléchi au meilleur moyen de favoriser sa réutilisation, sans coût excessif, sans contrainte de droits et limitations. La meilleure plateforme pour atteindre cet objectif était de verser ces données dans l’écosystème d’OpenStreetMap (OSM).

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Nous avons également vu le grand avantage de tirer profit de la plateforme OSM en créant et produisant des données géomatique au sein d’une communauté dynamique ayant une grande expertise alliée à plusieurs contributeurs à travers le monde. Nous avons ainsi, en plus des données du programme de la polio que nous transférons déjà dans OSM, numérisé le réseau routier au Nigéria afin d’aider les efforts de santé publique et d’aide humanitaire au pays qui ont un grand besoin de cette donnée routière à jour. De ce fait, plus de 60% du réseau routier au Nigéria dans OSM a été produit par le département de géomatique d’eHealth Africa.

B- Entrevue avec Yves Moisan, travail autonome et développeur géomatique

1- Qu’est-ce que vous pensez des récents développements de cette extension de versionnement de QGIS ?

D’un point de vue de développeur, le système d’extension de QGIS est bien documenté et a atteint un bon niveau de maturité.

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Il se base sur la librairie Qt qui est également très bien documentée. L’interface Python à Qt (PyQt)est si complète qu’en regardant les exemples de Qt C++, cela m’a aidé dans le développement du code de l’extension de versionnement faite en Python !

2- Quels sont selon vous les principaux avantages des logiciels libres comparés aux solutions propriétaires dans le développement informatique et géomatique ?

Ce projet d’améliorer l’extension de versionnement pour eHA a été une belle expérience professionnelle pour moi. En développant le code source de façon ouverte, cela m’a aidé à trouver les ressources quand j’en avais besoin et de développer mon sens communautaire. La facilité avec laquelle on peut déployer son environnement de développement est aussi une caractéristique propre aux logiciels libres et ouverts. Je pouvais ainsi installer la version de QGIS voulue présente sur GitHub, la compiler localement et développer l’extension de versionnement au sein de ces versions de logiciels de QGIS. C’était simple comme : télécharger et travailler ! C’est très dynamisant.

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